Nicolas Malebranche, né à Paris le 5 août 1638 et mort à Paris le 13 octobre 1715, est un Philosophe, prêtre et théologien Français, considéré comme un cartésien.
Biographie
Son père est trésorier de Richelieu et, en
1658, secrétaire du roi. Il est le dernier de dix ou treize enfants (le nombre varie selon les sources). Difforme et d'une constitution extrêmement fragile, il montre très tôt de grandes capacités intellectuelles. Il fait ses études au Collège de la Marche et obtient en
1656 le
grade de maître des arts en l'
Université de Paris. Il étudie pendant trois années la
Théologie à la
Sorbonne. Dans l'ensemble, ses études, tant
aristotéliciennes que
théologiques, le déçoivent beaucoup.
Il entre à l'Oratoire en 1660, après la mort de sa mère, puis de son père, à quelques semaines d'intervalle. Il devient membre honoraire de l’Académie royale des sciences en 1699.
Métaphysique
La
Métaphysique occupe une place fondamentale dans la pensée de Malebranche :
- « On veut que je fasse une métaphysique. Je crois en effet que cela est fort nécessaire et que j'y aurais plus de facilité que bien des gens. C'est la bonne métaphysique qui doit tout régler, et je tâcherai d'y bien établir les principales vérités qui sont le fondement de la religion et de la morale. » (Lettre)
Raison et modifications
La métaphysique est ainsi le véritable fondement de tous les domaines de la
Pensée et de l'action. Deux principes rationnels du malebranchisme peuvent être énoncés :
- « Rien n'est plus évident, que toutes les créatures sont des êtres particuliers et que la raison est universelle et commune à tous les esprits. »
- « L'homme n'est pas à lui-même sa propre lumière. »
Ce qu'est l'Homme est pour lui-même un mystère, et c'est donc la Raison qui est l'objet de la pensée.
Existence de Dieu
Ce que nous pensons, c'est l'être, car
ne rien penser c'est ne pas penser du tout. Nous pensons, donc l'Être existe : pour Malebranche, le
cogito cartésien est la preuve immédiate de l'existence de Dieu. Cet être, c'est l'être pur et simple, l'être sans restriction, sans division, sans limitation, « en un mot l'être. » En tant que nous pensons, nous sommes un fragment de cet être :
- « Tous les êtres particuliers participent à l'être, mais nul ne l'égale. L'être renferme toute chose, mais tous les êtres et créés et possibles, avec toute leur multiplicité, ne peuvent remplir la vaste étendue de l'être. »
Cet être est découvert par nous dans chacune de nos idées qui émanent de l'Infini. Avant l'idée que nous pouvons nous faire de nous-mêmes, avant toute certitude quant à la réalité du monde extérieur, nous nous voyons en nous-mêmes l'infini ; en nous-mêmes, c'est-à-dire en Dieu :
- « On ne peut le voir que dans lui-même Dieu, qu'il n'existe : on ne peut voir l'essence d'un être infiniment parfait sans en voir l'existence : on ne le peut voir simplement comme un être possible : rien ne le comprend, rien ne peut le représenter. Si donc on y pense, il faut qu'il soit. »
OEuvres
- De la recherche de la vérité. Où l'on traite de la Nature de l'Esprit de l'homme, & de l'usage qu'il en doit faire pour éviter l'erreur dans les Sciences (1674-1675) Texte sur Wikisource
- Traité de la nature et de la grâce (1680)
- Conversations chrétiennes
- Traité de morale
- Entretiens sur la métaphysique, sur la religion et sur la mort (1688)
- Traité de l'amour de Dieu
- Entretien d'un philosophe chrétien et d'un philosophe chinois sur l'existence et la nature de dieu (1708)
- Lettres à Dortous de Mairan
- Réflexions sur la prémotion physique
- Recueil de toutes les réponses à M. Arnauld
Articles connexes
Liens externes